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Quels sont les niveaux d'intérêt pour les lecteurs ?
Comment décririez-vous votre processus d'écriture ? Avez-vous des rituels ou des habitudes spécifiques lorsque vous écrivez ? Avez-vous une routine de recherche particulière pour vos livres, surtout s’ils sont historiques ou nécessitent des connaissances spécifiques ?
Quelle est la partie la plus difficile de l'écriture pour vous, et comment la surmontez-vous ?
Comment développez-vous vos personnages ? Y a-t-il des éléments de votre propre vie que vous incorporez dans vos personnages ?
Comment gérez-vous les critiques de vos œuvres, qu’elles soient positives ou négatives ?Mon livre est récent. Pas assez de recul. Mais les critiques négatives peuvent s’avérer utiles pour mieux se convaincre que le livre a de l’intérêt. C’est évidemment l’indifférence générale qui fait de l’œuvre, un mort-né.
Si vous pouviez dîner avec n'importe quel(le) auteur(autrice), vivant(e) ou décédé(e), qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Quel conseil donneriez-vous aux écrivains et écrivaines en herbe qui cherchent à publier leur premier livre ?
Avez-vous des projets futurs dont vous aimeriez parler ?
Quel est le livre que vous avez lu récemment et qui vous a le plus marqué ? Pourquoi ?
Si vous pouviez être un personnage de fiction pour une journée, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Quelle est votre citation préférée sur l'écriture ou la lecture, et pourquoi résonne-t-elle avec vous ?
Pouvez-vous nous parler de votre dernier ouvrage ? Quelle en est l'inspiration principale et quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs et lectrices ?
J’ai eu le besoin en 2020 à mes 62 ans de raconter l’enfance et l’adolescence de ma mère HOA LAM THI, que celle-ci avait passée toute sa vie sous silence, pensant ainsi préserver tous ses proches du contexte négatif auquel elle croyait...
J'ai eu besoin également de comprendre d'où Hoa tirait son plein d'amour pour ses proches et les autres.
C’est avec son accord que j’ai pu raconter son histoire dans un ouvrage familial, dédicacé par elle-même à chaque membre de la famille le jour de ses 85 ans, en 2021.
Ce fut en quelque sorte un magnifique témoignage d’amour, riche de nombreux messages, que Hoa a adressé à tous ses proches.
Elle est décédée ensuite 2 mois après, en douceur, comme pour refermer sa vie en toute quiétude.
Quatre années après, avec le soutien de mes proches, j’ai décidé d’en faire une version publique qui est plus un hommage personnel adressée à ma mère par la richesse de son histoire.
De celle-ci, riche d’enseignement et de rebondissement en ce qui me concerne, j’ai tenté de faire ressortir de nombreux messages chers à Hoa, parmi lesquels la valeur de la liberté, de l’amour d’une mère pour ses enfants, des liens familiaux, de l’amour des autres, de l’intégration communautaire, de la volonté morale, de la force mentale, de la confiance en soi, etc.
J’ai pensé que ...
J’ai eu le besoin en 2020 à mes 62 ans de raconter l’enfance et l’adolescence de ma mère HOA LAM THI, que celle-ci avait passée toute sa vie sous silence, pensant ainsi préserver tous ses proches du contexte négatif auquel elle croyait...
J'ai eu besoin également de comprendre d'où Hoa tirait son plein d'amour pour ses proches et les autres.
C’est avec son accord que j’ai pu raconter son histoire dans un ouvrage familial, dédicacé par elle-même à chaque membre de la famille le jour de ses 85 ans, en 2021.
Ce fut en quelque sorte un magnifique témoignage d’amour, riche de nombreux messages, que Hoa a adressé à tous ses proches.
Elle est décédée ensuite 2 mois après, en douceur, comme pour refermer sa vie en toute quiétude.
Quatre années après, avec le soutien de mes proches, j’ai décidé d’en faire une version publique qui est plus un hommage personnel adressée à ma mère par la richesse de son histoire.
De celle-ci, riche d’enseignement et de rebondissement en ce qui me concerne, j’ai tenté de faire ressortir de nombreux messages chers à Hoa, parmi lesquels la valeur de la liberté, de l’amour d’une mère pour ses enfants, des liens familiaux, de l’amour des autres, de l’intégration communautaire, de la volonté morale, de la force mentale, de la confiance en soi, etc.
J’ai pensé que ...
... son histoire et ses messages pouvaient être utiles à un grand nombre d’entre nous, nous redonner courage et faire sortir chacun de l’ombre, positiver chacun de nos moments de vie par l’amour, savoir tirer le meilleur du vécu de son enfance, etc.
Quels sont les niveaux d'intérêt pour les lecteurs ?
J'en vois au moins 7 !
-la condition féminine au Vietnam dans les années 1935-1955,
-les valeurs culturelles (traditions, famille, croyances) et environnement socio-économique (habitat, industrie, métiers, ville),
-les cohabitations communautaires (chinoises, vietnamiennes, indiennes, japonaises, françaises, etc.),
-le fond de guerre d'Indochine (politique, militaire) dont la colonisation et décolonisation française,
-la résilience, le pardon et le renoncement et ses mécanismes,
-la rencontre magnifique et l'histoire d'amour avec un jeune militaire français (mon père),
-l'intégration française réussie
-la condition féminine au Vietnam dans les années 1935-1955,
-les valeurs culturelles (traditions, famille, croyances) et environnement socio-économique (habitat, industrie, métiers, ville),
-les cohabitations communautaires (chinoises, vietnamiennes, indiennes, japonaises, françaises, etc.),
-le fond de guerre d'Indochine (politique, militaire) dont la colonisation et décolonisation française,
-la résilience, le pardon et le renoncement et ses mécanismes,
-la rencontre magnifique et l'histoire d'amour avec un jeune militaire français (mon père),
-l'intégration française réussie
Comment décririez-vous votre processus d'écriture ? Avez-vous des rituels ou des habitudes spécifiques lorsque vous écrivez ? Avez-vous une routine de recherche particulière pour vos livres, surtout s’ils sont historiques ou nécessitent des connaissances spécifiques ?
C’est mon premier ouvrage, donc j’étais sans habitude. La contrainte du délai de 6 mois (entre le jour de l'accord de ma mère et celui de son anniversaire), le faible nombre de sources vivantes (les témoins), l’éloignement géographique de ma mère en 2020 (800 km) et la méconnaissance de méthodes m’ont obligé à rechercher tous azimuts les aides, mais dont aucune ne m’a semblé adaptée.
J’ai alors fortement pensé à ma mère, source unique d’inspiration, sans écrire le moindre mot pendant 2 semaines.
Puis j’ai inscrit sur le papier 50 questions adressées au téléphone à Hoa avec la plus grande délicatesse. Les quelques réponses à celles-ci souvent trop vagues et parfois trop détaillées, déclenchant de temps en temps des souvenirs sélectifs complémentaires, m’ont permis de constituer la base de mon référentiel, bien que dépourvu d’unité de temps et de lieu.
Par exemple : « il y avait des soldats plein la rue » : quels soldats ? à quelle période précise ?
J’ai alors fortement pensé à ma mère, source unique d’inspiration, sans écrire le moindre mot pendant 2 semaines.
Puis j’ai inscrit sur le papier 50 questions adressées au téléphone à Hoa avec la plus grande délicatesse. Les quelques réponses à celles-ci souvent trop vagues et parfois trop détaillées, déclenchant de temps en temps des souvenirs sélectifs complémentaires, m’ont permis de constituer la base de mon référentiel, bien que dépourvu d’unité de temps et de lieu.
Par exemple : « il y avait des soldats plein la rue » : quels soldats ? à quelle période précise ?
Autre exemple : « Ma grand-mère me consolait souvent quand j’étais triste, et puis après j’allais mieux » : que lui disait-elle ? Pour quel fait et quelle circonstance ?
Ou alors « Ma maison était à 20 mn à pied de l’école » : dans quel quartier la maison ? L’école ?
Mon souci était donc de dater les événements, préciser les lieux et mettre de la fluidité, un esprit et un sens sur l'enchaînement des faits à raconter. D’où les nombreuses enquêtes et études menées auprès de nombreuses sources à trier, à valider et à comprendre. Par exemple sur la vie culturelle et économique au Vietnam des années 1930 à 1955 et en particulier celle de Saïgon de l’époque, le fond de guerre politique et militaire d’Indochine et de décolonisation très mouvementée, les valeurs de la famille saïgonnaise, les croyances et religions de l’époque, etc. Finalement un travail de sociologue, d’historien et presque de … paléontologue à partir de souvenirs très imprécis.
Finalement en validant avec ma mère le résultat de mes recherches (au téléphone car quasi-aveugle en 2020), en se levant tous les jours à 5h du matin, en enrichissant en permanence mon référentiel des bonnes sources trouvées (récits, témoignages, illustrations), en structurant convenablement les écrits par « moments de vie » et par « personnages influents », en peaufinant le plan et quasi-scénario, tout a semblé évident, tout a résonné en moi, tout a été rendu facile dès lors que je me trouvais totalement immergé dans l’histoire. J’étais Hoa. Son inspiration m’a fait écrire les phrases, les paragraphes et les chapitres d’un seul trait.
Pour finir, j'ai fait valider avant édition chacun des 12 chapitres à Hoa, qui a validé et pleuré souvent à l’écoute de la lecture.
La version de 2025 « Fleur du Vietnam, ou l’histoire d’une enfance oubliée » est une adaptation publique du premier ouvrage. Il s’accompagne d’un blog rassemblant les annexes utiles (extraits, notes complètes, illustrations d’époque) et la possibilité de commentaires.
Ou alors « Ma maison était à 20 mn à pied de l’école » : dans quel quartier la maison ? L’école ?
Mon souci était donc de dater les événements, préciser les lieux et mettre de la fluidité, un esprit et un sens sur l'enchaînement des faits à raconter. D’où les nombreuses enquêtes et études menées auprès de nombreuses sources à trier, à valider et à comprendre. Par exemple sur la vie culturelle et économique au Vietnam des années 1930 à 1955 et en particulier celle de Saïgon de l’époque, le fond de guerre politique et militaire d’Indochine et de décolonisation très mouvementée, les valeurs de la famille saïgonnaise, les croyances et religions de l’époque, etc. Finalement un travail de sociologue, d’historien et presque de … paléontologue à partir de souvenirs très imprécis.
Finalement en validant avec ma mère le résultat de mes recherches (au téléphone car quasi-aveugle en 2020), en se levant tous les jours à 5h du matin, en enrichissant en permanence mon référentiel des bonnes sources trouvées (récits, témoignages, illustrations), en structurant convenablement les écrits par « moments de vie » et par « personnages influents », en peaufinant le plan et quasi-scénario, tout a semblé évident, tout a résonné en moi, tout a été rendu facile dès lors que je me trouvais totalement immergé dans l’histoire. J’étais Hoa. Son inspiration m’a fait écrire les phrases, les paragraphes et les chapitres d’un seul trait.
Pour finir, j'ai fait valider avant édition chacun des 12 chapitres à Hoa, qui a validé et pleuré souvent à l’écoute de la lecture.
La version de 2025 « Fleur du Vietnam, ou l’histoire d’une enfance oubliée » est une adaptation publique du premier ouvrage. Il s’accompagne d’un blog rassemblant les annexes utiles (extraits, notes complètes, illustrations d’époque) et la possibilité de commentaires.
Quand l’inspiration est en panne. Cette impression de vide est une souffrance. Il faut juste rester patient car l’inspiration revient en force très vite.
Également la recherche permanente de l’homogénéité et de l’équilibre des chapitres en termes de richesse de contenu.
Enfin lorsque les chapitres chronologiques ne s’écrivent pas dans l’ordre, veiller à ce qu’il n’y ait pas d’anachronisme.
Également la recherche permanente de l’homogénéité et de l’équilibre des chapitres en termes de richesse de contenu.
Enfin lorsque les chapitres chronologiques ne s’écrivent pas dans l’ordre, veiller à ce qu’il n’y ait pas d’anachronisme.
Il me semble que les personnages proches doivent se décrire avec la même attention et le même soin de l’auteur que le personnage principal, afin de le valoriser davantage. Les personnages secondaires qui interagissent font vivre le tout, en gardant aussi leur propre visage et différence.
Si des éléments empruntés à sa propre vie sont intégrés, ce n’est pas toujours conscient.
Si des éléments empruntés à sa propre vie sont intégrés, ce n’est pas toujours conscient.
Comment gérez-vous les critiques de vos œuvres, qu’elles soient positives ou négatives ?Mon livre est récent. Pas assez de recul. Mais les critiques négatives peuvent s’avérer utiles pour mieux se convaincre que le livre a de l’intérêt. C’est évidemment l’indifférence générale qui fait de l’œuvre, un mort-né.
Quel(s) auteur(s) ou quelle(s) autrice(s) vous ont le plus influencé dans votre carrière et pourquoi ?
Les philosophes pour leur pertinence, les poètes pour leur émerveillement, les historiens pour leur authenticité, les romantiques pour leur sensibilité.
Si vous pouviez dîner avec n'importe quel(le) auteur(autrice), vivant(e) ou décédé(e), qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Victor Hugo, le roi des vers et des mots. Il ferait sans doute de ce dîner le plus beau poème du monde non ?
Quel conseil donneriez-vous aux écrivains et écrivaines en herbe qui cherchent à publier leur premier livre ?
Avec toute l'humilité d'un auteur de premier livre, je leur dirai de croire à ce qu’ils racontent avant de l’écrire et l’éditer...
Comment voyez-vous l'évolution du monde de l'édition et de la littérature avec l'essor du numérique et des réseaux sociaux ?
Il paraît plus ouvert, plus facile mais plus populiste, ce qui explique parfois une qualité littéraire en baisse.
J’ai le sentiment qu’on est loin aujourd’hui de l’auteur travaillant tard le soir à la seule plume et lumière de sa bougie. L’IA par exemple est en train de dénaturer, polluer et discréditer le travail des auteurs. D’un autre côté, celui-ci peut être tenté et céder à la facilité afin d’augmenter sa productivité, sans savoir que parallèlement il porte atteinte à sa créativité et à sa reconnaissance.
J’ai le sentiment qu’on est loin aujourd’hui de l’auteur travaillant tard le soir à la seule plume et lumière de sa bougie. L’IA par exemple est en train de dénaturer, polluer et discréditer le travail des auteurs. D’un autre côté, celui-ci peut être tenté et céder à la facilité afin d’augmenter sa productivité, sans savoir que parallèlement il porte atteinte à sa créativité et à sa reconnaissance.
Avez-vous des projets futurs dont vous aimeriez parler ?
A court terme faire éditer des poèmes (une trentaine) et des chansons (une quinzaine)...
A moyen terme écrire des nouvelles (une dizaine, dont 2 entamées...)
A long terme proposer l’histoire de Hoa au cinéma, facilement adaptable. J'en rêve déjà.
A moyen terme écrire des nouvelles (une dizaine, dont 2 entamées...)
A long terme proposer l’histoire de Hoa au cinéma, facilement adaptable. J'en rêve déjà.
Quel est le livre que vous avez lu récemment et qui vous a le plus marqué ? Pourquoi ?
« Signe de vie » de Dos Santos : fabuleux récit de SF très réaliste et tenant en haleine jusqu’à la dernière page !
Si vous pouviez être un personnage de fiction pour une journée, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Superman ! pour vérifier que le cœur des hommes n’est pas fait que de kryptonite !
Quelle est votre citation préférée sur l'écriture ou la lecture, et pourquoi résonne-t-elle avec vous ?
« De tous les écrits, je n’aime que ceux qu’on trace avec son propre sang. Écris avec du sang et tu apprendras que le sang est esprit » tirée de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche, l’un de mes philosophes préférés. Personne n'a dit mieux dans le genre !
En d'autres termes, j'aime les œuvres écrites avec "ses tripes", honnêteté et sincérité.
Merci pour cette interview qui nous permet de vous découvrir de manière originale. Beaucoup de succès dans la diffusion de votre livre.
Bonne journée et surtout bonne lecture.
Marie
En d'autres termes, j'aime les œuvres écrites avec "ses tripes", honnêteté et sincérité.
Merci pour cette interview qui nous permet de vous découvrir de manière originale. Beaucoup de succès dans la diffusion de votre livre.
Bonne journée et surtout bonne lecture.
Marie
Merci Marie !
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